Une communication déconnectée ?

Essayez de vous souvenir d’une semaine (au travail, à la maison, avec les amis…) où vous n’avez pas eu ou entendu parlé de problèmes ou d’insatisfactions dans les relations ou la communication.
Franchement, c’est rare hein ?!

Et pourtant, pour beaucoup on y aspire. On aimerait bien se faire entendre, comprendre comme il faut, s’exprimer comme on le veut avec un retour adapté, etc…

 

 

Aujourd’hui dans notre monde connecté en permanence, communiquer est un terme plutôt à la mode. En particulier dans le domaine du travail :

  • plan de communication
  • réseaux de communication
  • outils de communication
  • techniques de communication
  • etc…

On se rend bien compte qu’il y a des choses à faire, mais est-ce qu’on le fait de façon aussi efficace qu’on le voudrait ? Et pour couronner le tout, on l’utilise un peu à toutes les sauces avec parfois des polémiques sur ce que c’est ou n’est pas.

 

Le piège : un aller sans retour

Je ne sais pas si vous avez remarqué, souvent quand on parle de communication, on ne prend en compte que l’aspect de l’expression du message : dire, transmettre.
On va nous apprendre comment bien dire les choses, comment avoir des messages concis, comment transmettre ce qu’on a à dire clairement, etc…

Mais est-ce que la communication ça n’est que ça : transmettre.
Je l’ai dit = j’ai communiqué ?

Si on reprend rien que l’origine du mot, il vient du latin « communico » , « communicatio » qui veut dire « mettre en commun, partager » .

Maintenant, quand on y pense, ce sont des choses qu’on sait très bien faire aujourd’hui « mettre en commun », et les technologies actuelles nous y aident énormément :

  • les réseaux sociaux
  • les fichiers partagés
  • les plateformes de mises en commun
  • les sites internet où on peut mettre des films, des photos, des fichiers, etc…

A tel point qu’il y en a tellement que ça devient impossible de tout regarder !
Mais alors on peut se poser la question : est-ce que partager (communiquer) c’est vraiment ça ? Tout balancer sur la place commune et après chacun se débrouille ?

Pas sûr…

D’ailleurs, si on reprend encore l’étymologie du mot « partage », la deuxième partie du mot « age » vient aussi du latin « agere » qui veut dire pousser, faire agir.
Mais si on jette tout comme ça, sans rien faire derrière, je ne suis pas sûr que ça fasse vraiment agir. Non ?
Pour pousser, faire agir, il faut du contact, un échange, de la relation. Communiquer c’est donc plus que simplement balancer son truc et puis voilà, l’autre l’a bien vu ou l’a bien compris, pas la peine d’aller vérifier.

« J’ai communiqué » est donc très différent de « je l’ai dit ». C’est beaucoup plus !

Malheureusement ça se passe souvent de cette manière aujourd’hui. Regardez rien que la quantité de mail reçus par jours: On a toutes et tous l’impression d’avoir bien communiqué en envoyant nos mails… et en toute bonne foi !

Donc pour moi, les technologies actuelles n’ont jamais été un gage de bonne communication. Ce qui va compter c’est comment on va s’en servir. D’ailleurs je trouve que c’est beaucoup plus facile de tomber dans le piège de ne pas communiquer correctement avec ces technologies : simplement mettre tout sur des fichiers partagés, ne va absolument pas nous assurer que les personnes ont bien eu l’information et l’ont bien assimilée.

 

Communiquer : l’art du retour

Un postulat de la PNL (Programmation NeuroLinguistique) dit que

« la communication n’est pas dans le message qu’on envoie mais dans le retour qu’on en a »

Ca veut donc bien dire que pour communiquer, il y a besoin d’un retour. Le partage se fait dans l’échange, et l’échange se fait au moins à deux.

Donc ça n’est pas parce-que je dis quelque chose que j’ai bien communiqué, même si mon message était bien travaillé et me semblait clair, pertinent, percutant… Je ne saurai si j’ai bien communiqué qu’en fonction du retour que j’en aurai. Et pour avoir un retour il faut au moins quelqu’un, il faut au moins une écoute. Là seulement un réel échange, un partage peut se mettre en place, et chacun peut ajuster son message en fonction du retour de l’autre.

J’ai aussi entendu une autre définition de communiquer (même si je ne l’ai jamais retrouvé dans la littérature), mais je l’aime bien : communiquer = faire silence avec.

Je trouve ça très joli et aussi très vrai :

Sans faire silence à un moment, comment peut-on entendre ?