Jan 19 2014
La joie d’avoir tort
Cet article est ma contribution au festival de la croisée des blogs organisée tous les mois. Ce mois-ci c’est Brice du blog Sourire au Stress qui l’héberge sur le thème : la joie de vivre.
Pour lire la première partie de l’article, cliquez ici.
Avoir raison nous rend-t-il plus heureux ?
En tout cas, ça doit forcément nous apporter quelque chose de suffisamment important : tellement de gens se battent pour le prouver…
Oh ! bien sûr tout le monde n’est pas tout le temps en train de défendre farouchement son opinion, contre vents et marées, mais ça nous est tous déjà arrivé au moins une fois, lorsque nous « savons » que nous avons raison, de ne pas lâcher le morceau.
Alors qu’est-ce qui peut être si important ?
Evidemment, comme on est tous différents, de nombreuses choses peuvent être importantes pour nous. Et si on les défend si farouchement, c’est qu’elles comptent vraiment.
On enlève ici la question de survie, et celle de la défense d’un projet dans un cadre professionnel par exemple. Ca fausserait le débat.
Lever le voile
Ceci étant dit, est-ce que vous vous êtes déjà posé la question de savoir ce que vous recherchez derrière ? Qu’est-ce qui fait que vous ne voulez pas lâcher le morceau, quand vous savez / pensez que vous avez raison ?
Est-ce que c’est une recherche de:
- Reconnaissance de la part des autres ?
- Valorisation personnelle ?
- Contrôle de la situation ?
- Répondre à un idéal de soi ?
Ou alors c’est parce-que :
- Je ne veux pas montrer mes failles ?
- C’est comme ça que ça fonctionne, et puis c’est tout ?
- Montrer mon intelligence ?
Ou bien encore, c’est pour :
- Montrer que je vaux quelque chose ?
- Ne pas me faire enfermer dans l’opinion/l’idée de l’autre ?
- Etc …
Et ça, pour chacun à notre niveau, ce sont toutes des choses qui valent le coup d’être défendues.
Et qu’est-ce qui se passe en nous quand tout ça n’est pas rempli, reconnu ? Quid quand on a tort ?
Qu’est-ce qui est si difficile à admettre, à reconnaitre dans le fait d’avoir tort ?
A quoi ça me renvoie chez moi ? Qu’est-ce qui est touché en moi ? :
- Je me sens rabaissé, humilié, pris à défaut ?
- Ca me renvoie une image de quelqu’un qui ne sait pas, qui se trompe, en qui on ne peut pas avoir confiance ?
- Ca met à jour des choses que je perçois comme des faiblesses chez moi, et que je ne veux surtout pas qu’on voie ?
- Ca me renvoie à des besoins personnels que je ne veux pas voir par peur de souffrir s’ils ne sont pas satisfaits ?
- Etc…
Beaucoup de questions n’est-ce pas ? Et peu de réponses.
Le but ici est plus de faire réfléchir, de voir à quoi quel écho ça a chez moi.
En même temps, ces réponses sont tellement personnelles que je ne peux évidemment pas apporter de solutions à ces questions. Elles sont propres à chacun. Ce qui va nous aider, c’est de changer de regard sur ces points de vue.
En soi, avoir raison ou avoir tort, ne gêne en rien. Ce qui peut devenir dérangeant (d’abord pour soi), c’est quand on veut absolument prouver qu’on a raison, ou quand on ne veut absolument pas admettre qu’on a tort.
C’est là où les tensions arrivent.
La joie d’avoir tort
D’ailleurs, (là c’est une question que je me pose, je n’ai pas la réponse), est-ce que le fait de vouloir absolument prouver qu’on a raison, n’est pas lié au fait de ne pas vouloir reconnaitre qu’on peut avoir tort ?
Donc si on continue le raisonnement, ça voudrait dire que si je ne suis pas dérangé par le fait d’avoir tort, si ça ne m’impacte pas du tout (je parle ici d’un ressenti profond intérieur, pas de ce que je veux montrer aux autres, donc là, il n’y a que nous qui le savons), a priori, je risque d’être moins tendu par le fait de défendre ma « raison ».
Chercher à convaincre l’autre, c’est quelque part se priver d’une opportunité d’avoir un autre point de vue, de s’ouvrir à autre chose. C’est aussi se battre contre des moulins à vent. Et si les deux parties font pareil, là on a deux tours d’ivoire qui s’enferment.
Reconnaitre d’avoir tort, c’est aussi reconnaitre ses vulnérabilités, reconnaitre qu’on n’est ni infaillible ni parfait.
Oh bien sûr, ça on le sait bien en général. Mais c’est souvent différent quand on pointe directement nos imperfections ou nos failles, de façon précise et concrète. Amusant non ?
Maintenant, je ne dis pas non plus qu’on doive toujours accepter l’opinion de l’autre et ne jamais garder la sienne.
Je dis juste que l’on peut aussi bien entendre et accueillir ce que l’autre a à dire, comme étant simplement son opinion, et c’est bien comme ça. La mienne peut être similaire ou différente, et c’est super aussi. Et c’est tout.
Et si par dessus le marché, je reconnais quand mon opinion n’est pas correcte, et que je m’en réjouis parce-que je le prends comme une occasion d’apprendre ou de m’ouvrir (par exemple), alors la vie devient bien plus joyeuse.
Brice
21 janvier 2014 @ 05:42
Merci Philippe.
Même si c’est parfois douloureux d’admettre sa vulnérabilité, qu’est-ce qu’on se sent mieux lorsque l’on prend conscience de ses propres failles.
En lisant ton article je me rappelle un petit livre que j’avais lu il y a longtemps, les 4 accords toltèques. Il parlait d’un accord particulier qui m’avait beaucoup aidé « Ne pas en faire une affaire personnelle »
Merci beaucoup pour ton article.
Brice
Philippe
22 janvier 2014 @ 10:23
C’est vrai que ça peut être douloureux, par contre, je trouve que d’en prendre conscience et de les admettre, ça nous grandit encore plus (même si c’est pas toujours facile à faire).
Les 4 accords Toltèques, j’ai trouvé ça un très beau livre.
C’est que du bon sens, mais c’est tellement évident qu’on oublie très souvent de le faire. 🙂
Merci à toi pour le thème proposé
Philippe
23 janvier 2014 @ 16:59
Merci Philippe,
J’adore cette idée de se réjouir d’avoir tort dès lors qu’on le prend comme une opportunité pour apprendre plutôt que de stigmatiser la différence.
Il n’en reste pas moins que la mise en pratique reste difficile car notre Ego rode toujours… au détriment de notre confort de vie 😉
Au plaisir de te lire à nouveau.
Philippe
Philippe
30 janvier 2014 @ 16:35
Bonjour Philippe,
Merci pour ton commentaire.
C’est vrai que c’est souvent beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Mais que serait la vie sans challenges ? 😉