L’union fait le zen

Etre zen…

La grande mode de l’époque.

Dans un monde où le stress est de plus en plus présent, et où on se donne de moins en moins d’occasions de l’évacuer, on voit de plus de plus de techniques, d’approches, de disciplines, d’écoles qui prônent le zen, la relaxation, le bien-être, etc…

Ce qui est assez étonnant, c’est que, comme à notre habitude (au moins en occident), on attend d’être au pied du mur, d’être coincé, d’avoir eu suffisamment de problèmes, avant de commencer à faire quelque chose.

Il y a 20 ou 30 ans de ça, quand l’économie en occident allait mieux, ceux qui parlaient du « bien-être », du « zen« , de la relaxation, etc… étaient un peu pris pour des allumés, des doux-dingues contemplatifs un peu bab’ sur les bords et hors de la réalité.

Et en entreprise ? Ce n’était même pas la peine, rien que d’y penser !…

Aujourd’hui, tout le monde en parle. Des écoles fleurissent de partout de tous niveaux de qualités. A tel point qu’on commence aussi à le voir arriver en entreprise : l’archétype même du concret, du rationnel, du réaliste…

Il faut vraiment qu’on soit bloqué, coincé au pied du mur pour arriver à en parler dans ces endroits.

Et pourtant, je trouve que c’est une super bonne chose.

C’est juste dommage qu’on ait dû attendre si longtemps avant de se rendre compte que de se sentir bien dans sa peau est aussi une part importante à cultiver pour notre équilibre de vie.

 

Mais au fait, c’est quoi être « zen » ?

On emploie ce mot un peu à tout va avec le sens général de « relâché », « détendu », « non stressé », « bien-être », etc…

Maintenant, dans le fond, savez-vous d’où vient ce mot et qu’est-ce qu’il veut dire ?

« Zen » est la prononciation japonaise du mot chinois « chan » qui s’écrit 

  • La partie gauche du caractère 礻 (Shì) veut dire « démontrer », « révéler ». Elle est liée à tout ce qui concerne l’esprit : l’âme, la spiritualité.
  • La partie droite  单 (dan) veut dire « simple », « unique« . A l’origine, elle représente aussi une fourche de paysan.

On peut dire que ces deux parties représentent le mental et le cœur, le conscient et le subconscient. Quand elles sont ensemble et ne font plus qu’un (un caractère, un mot), quand « l’unicité » est « démontrée », alors la réalisation de soi vient naturellement:

L’âme (礻) unifiée (单)= chan/zen (禅)

Etre zen veut donc dire ne faire qu’un. Un avec soi, un avec son environnement…

Tout un programme n’est-ce pas?

 

On voit donc bien que le sens qu’on lui donne habituellement (détendu, relâché, non stressé, etc…) est très réducteur.

Etre zen, ne se réduit alors pas à être détendu et relâché.

On pourrait presque dire que ce ne sont que des prérequis, des premiers pas pour y arriver, mais loin d’être la finalité.

Maintenant, ces prérequis ont quand même du bon. Et s’ils sont loin d’être suffisants, ils sont au moins un très bon moyen de vivre mieux au quotidien, tout en étant bénéfique pour la santé (physique, mentale et émotionnelle).

Etre zen devrait donc être quelque chose à vivre de façon permanente, constante, et non une pratique limitée, de quelques minutes par jours, pour revenir ensuite à un train de vie qui est peut-être à l’opposé.

Ceci étant, prendre l’habitude de pratiquer, rien que quelques minutes par jour, c’est toujours mieux que rien, et ça peut déjà apporter beaucoup.

 

1. Unifier la tête, le cœur et le corps

En ce qui me concerne, une de ces habitudes est de pratiquer tous les matins, une discipline  qui vise explicitement à unifier la tête, le cœur et le corps par des exercices de positionnement et de ressenti sur des mouvements lents ou rapides.

En dirigeant l’intention de façon adaptée, on apprend à ressentir et conscientiser son mouvement dans tout le corps et à augmenter sa présence.

Cet art martial aide à renforcer le corps, et apprend aussi à calmer et focaliser le mental et les ressentis, en les orientant dans une direction voulue, tout en restant présent dans toutes les directions en même temps. Cette discipline s’appelle le yiquan.

 

2. Le yoga

Discipline très vaste et très complète, elle vise aussi à l’unification du corps et de l’esprit pour les harmoniser.

Le mot yoga vient du sanskrit (योग) dont la racine « yuj » signifie : joindre, atteler, unir, relier. Yoga est donc un lien qui permet de relier et réunir, et en même temps de maîtriser, contrôler pour mieux diriger.

Pour ma part, je ne m’en limite qu’à une petite parcelle, et je ne pratique que quelques exercices de postures (asanas) et de respiration (pranayama) le soir avant de me coucher pendant une vingtaine de minutes.

Je reconnais que c’est peu, mais ça a l’avantage de m’aider à mieux dormir, et à évacuer une bonne partie du stress accumulé dans la journée…

 

3. Respirer

Le premier élément dont nous avons besoin pour vivre, avant même l’eau et la nourriture, c’est l’air.

Respirer est vital. Notre vie sur terre commence par une grande inspiration (qui défroisse les poumons et fait pleurer le bébé à la naissance) et par une expiration, un dernier souffle, quand notre vie s’achève.

Si respirer est naturel, bien respirer en optimisant l’oxygénation du corps, ne l’est pas autant, ou devrais-je dire, ne l’est plus autant.

La respiration idéale est la respiration totale (ventrale, thoracique et claviculaire).

Même si on respire tous naturellement, on prend malgré tout, de moins en moins le temps de bien respirer et de souffler suffisamment.

Une pratique que je me donne de faire le plus souvent possible dans la journée est de volontairement faire monter la respiration du bas-ventre « jusqu’à la tête » et la laisser redescendre, sans la forcer, simplement en l’observant.

L’idée ici, est de conscientiser la respiration, de l’observer et de la sentir à travers tous les gestes de la vie quotidienne. Je m’amuse même parfois à ressentir la « pression de l’air » sur le ventre quand il se gonfle et se dégonfle pendant la respiration.

Ce que ça m’apporte:

    • Recentre mon attention et calme le petit vélo qui tourne très vite dans la tête
    • Amène un effet posant quand le mental tourne trop vite
    • Diminue le niveau de stress

Oh ! bien sûr, rien n’est magique. Ça ne calme pas tout d’un seul coup.

Par contre régulièrement, par petites touches, tout au long de la journée sur des gestes quotidiens, voir anodins (au volant, devant l’ordinateur, en mangeant, en discutant, en marchant, etc…), ça m’aide à me recentrer, et pendant ces brefs moments, à lâcher des tensions qui à force d’accumulations, peuvent devenir pesantes.

 

Cet article fait partie d’un événement inter-blogs organisé par Olivier Roland du blog Habitudes Zen.

Le but est de partager 3 habitudes que nous avons et que nous pratiquons quotidiennement pour nous aider à être plus « zen ».

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