La relation?… tu parles?!

Aujourd’hui on parle beaucoup de « relations » qu’il faut améliorer ou entretenir:

    • Améliorer les relations au travail, avec les amis, la famille
    • Créer des relations professionnelles.
    • Se mettre en relation avec des contacts pour développer un réseau, etc…

Nous vivons dans un monde où la relation est de plus en plus présente…

… mais souvent à distance.

C’est étonnant quand même. On n’a jamais autant été capable de discuter, échanger, se mettre en relation avec autant de monde à la fois partout sur le globe, et en même temps, ça a rarement été aussi difficile de créer ou au moins d’entretenir des relations de proximité, avec simplement son voisinage, par exemple.

 

Une relation c’est quoi?

Etymologiquement, relation vient du latin « relatio » qui veut dire « récit, narration« .

En général quand on parle de relation on a souvent tendance à parler d’interactions entre des personnes. Ce n’est pas faux non plus, mais cet échange d’actions (inter-actions) n’est considéré comme relation seulement si les différentes parties se disent quelque chose.

Au passage on peut dire et se dire sans forcément utiliser les sens courants comme l’ouïe ou la parole. Les sourds et les muets peuvent aussi être en relation :).

D’ailleurs le corps est avant tout la plus grande surface d’interaction et d’échange que nous avons avec notre environnement (cf article: Le grand tabou de l’occident…).

En plus on dit bien que la communication est principalement para et non verbale, avant d’être verbale. Les chiffres donnés par A. Mehrabian sont:

    • Non verbal (posture générale du corps, gestes): 55%
    • Paraverbal (la voix, le ton, le rythme, le débit): 38%
    • Verbal (les mots): 7%

Les mots ne comptent donc que pour environ 7% dans un message exprimé.

C’est pas beaucoup, hein?… 🙂

On comprend mieux pourquoi, faire passer une émotion dans un message écrit n’est pas si aisé, et pourquoi aussi c’est si facile de mal interpréter un simple mail, par exemple.

A votre avis, pourquoi les émoticones (smileys) ont-elles été inventées? 😉

Pour être en relation il faut…

… Au moins être deux.

J’aime bien l’exemple de Jacques Salomé qui présente la relation comme un foulard qui relie deux personnes. Chacun tient une extrémité du foulard dans sa main. De notre côté, à notre extrémité on est à 100% responsable de ce qu’il se passe dans la relation.

C’est nous qui sommes à 100% responsable de ce que nous disons, et aussi de ce que nous percevons et comprenons.

Au milieu, c’est le « nous », et là c’est 50/50.

Vous avez toutes et tous des exemples de vécu où un jour on vous dit quelque chose, et vous le prenez bien, où ça ne vous fait rien, et un autre jour on vous dit la même chose et là (quelle qu’en soit la raison: fatigue, tension, énervement, etc…), ça explose.

Le message exprimé était le même, mais à ce moment-là vous l’avez perçu différemment.

C’est ça qui fait toute la différence.

A votre avis, quand une relation ne va plus, et que l’on n’arrive plus à l’arranger, qu’est-ce qui est le plus logique à faire?

Imaginez que la personne tenant l’autre bout du foulard l’agite, vous tire et vous pousse sans arrêt. Qu’est-ce que vous faites?

Vous lâchez le foulard! 🙂

Normal!

Qui aime se faire trainer, pousser, secouer dans tous les sens à longueur de temps?

Maintenant attention, lâcher le foulard ne veut pas dire abandonner toute relation avec cette personne. La relation et la personne avec qui on a une relation sont deux choses bien distinctes.

Lâcher le foulard veut simplement dire que la relation telle qu’elle est ne nous convient pas, et on n’en veut plus. Ceci étant, rien ne nous empêche de reprendre un autre foulard (un autre type de relation, une relation avec des nouvelles bases, conditions, etc…) avec la même personne. 🙂

Car il ne faut pas confondre ce qu’est la personne avec ce qu’elle fait. L’amalgame est souvent vite fait, mais en réalité ce n’est simplement pas pareil du tout!

Maintenant, je suis d’accord que c’est facile à dire, et que ce n’est pas toujours aussi facile à faire. Je sais que ça peut être parfois très difficile au sein d’une relation, de dire quand ça ne va pas, et de proposer des nouvelles bases.

Mon propos n’est évidemment pas de culpabiliser ou juger celles et ceux qui souffrent déjà suffisamment dans des relations difficiles. Je pose ça comme une simple option. La mise en oeuvre peut parfois nécessiter de se faire aider, mais là, on sort du cadre de cet article. 🙂

En plus, dans une relation, ce que l’on va voir c’est le brouillard du filtre de l’autre, à travers le brouillard de notre filtre.

Ca fait donc double épaisseur de brouillage…

Et quand je dis « double », c’est très schématique car, si on y réfléchit un peu, entre:

  1. Ce que je pense
  2. Ce que je veux dire
  3. Ce que je crois dire
  4. Ce que je dis
  5. Ce que l’autre croit entendre
  6. Ce que l’autre entend
  7. Ce que l’autre croit comprendre
  8. Ce que l’autre veut comprendre
  9. Et ce que l’autre comprend

Ca fait au moins 9 façons de ne pas se comprendre… 🙂

 

Le petit truc du jour

Vous pouvez vous amuser à faire le petit exercice suivant, soit pour vous-même, soit avec d’autres. Si c’est avec d’autres, il est préférable que vous connaissiez suffisamment bien la personne, et dans tous les cas je vous conseille fortement de poser le cadre avant de commencer.

Préciser que c’est un exemple, que ce n’est qu’un exercice et que vous le faites juste pour voir l’effet que ça fait, mais que ce n’est pas forcément ce que vous pensez. 🙂

Je vous disais plus haut que nous ne sommes pas ce que nous faisons.

Notez la différence de ce que vous ressentez quand on vous dit:

1- Regarde ce que tu as fait! t’es bête / stupide!

et

2- Regarde, tu as fait une bêtise / quelque chose de stupide!

Voyez la différence de l’impact émotionnel qu’il peut y avoir quand on amalgame ce que l’on fait avec ce que l’on est, et quand on les sépare.

Dans la relation, ça peut aider…

🙂