Une autre vie à la frontière birmane – 2

Pour lire la première partie du récit, cliquer ici.

Heureusement, certains des jeunes parlaient suffisamment bien l’anglais et le responsable (qui parlait aussi l’anglais) était là de temps en temps. Ca m’a été bien utile au début. Mais il m’a quand même fallu apprendre sur le tas et le karen, et le thaï pour me faire comprendre, et comprendre aussi ce qui se disait autour de moi.

J’étais parti pour leur apprendre du savoir scolaire et intellectuel. Finalement, je pense qu’ils m’en ont plus appris que moi je leur en ai enseigné.

Ils m’ont montré une certaine simplicité de vie. Ils m’ont appris que garder le sourire même dans les moments difficiles, permet de mieux les vivre. Ils m’ont appris à faire des compliments gratuits sans arrière-pensée. Par exemple, dire à quelqu’un qu’il/elle est beau/belle sans rien chercher derrière, simplement parce-que c’est ce qu’on pense, et que ça fait plaisir à entendre.

D’une façon plus générale, de vivre en immersion dans une autre culture (dans un village en montagne, à la frontière Birmane en Thaïlande, seul blanc à 50km à la ronde) m’a permis d’ouvrir énormément mon regard, de relativiser mes certitudes.
Non pas les dénigrer, mais simplement expérimenter le fait que ce ne sont que des points de vue et pas LA réalité. Oh, j’en étais bien conscient avant, mais c’est différent de le vivre de l’intérieur et d’y être confronté avec une aussi grande différence.

Par exemple, ce qui est considéré comme poli ou « bien » ici, peut être impoli ou « mal » là, et inversement.

Bien sûr, ce ne sont pas des anges. Et les jeunes comme tous les ados ont besoin de se faire recadrer par moment. C’est d’ailleurs quelque chose que j’ai aussi dû apprendre: recadrer, sans faire perdre la face à la personne devant nous ; recadrer avec le sourire, même quand on n’est pas content.

Il est toujours difficile de retranscrire avec des mots ce qui a été vécu ou vu dans un endroit très différents.

La vidéo ci-dessous, que j’ai réalisée pour une conférence dans un lycée, vous permettra d’en voir un peu plus, en images, sur ces deux ans en Thaïlande et sur l’association avec laquelle je suis parti (et je ne touche aucune commission en faisant la pub de cette association 🙂 ).

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