Nov 2 2012
La pause s’impose
Cet article est écrit dans le cadre de l’édition mensuelle de la croisée des blogs du mois de novembre.
Ce mois-ci elle est organisée par Hannah du blog Forme Santé idéale
Le thème de cette édition est : Histoires de guérisons
L’histoire ici, est celle qui est arrivée à une personne que je connais bien depuis plusieurs années, durant un de ces voyages:
Le voyage
Ca faisait 10 mois qu’il avait quitté son travail pour voyager.
Il avait tout plaqué, son travail, sa maison, ses amis pour partir et voyager à travers l’Asie. Il avait passé plusieurs mois au Japon, en Chine, il avait traversé le Tibet en hiver, le Népal, et là il était en Inde.
Il avait traversé tout le semi-continent pour arriver dans le sud, dans le Kerala où il avait décidé de se poser quelques mois pour pratiquer le kalaripayatt.
Il y était arrivé. Il sentait que son voyage touchait bientôt à sa fin, et d’une certaine façon il se sentait un peu soulagé. Ca lui avait pris 10 mois pour arriver dans le Kerala, et il comptait bien y rester un peu. Il savait qu’il avait atteint la dernière grande étape.
10 mois de vadrouille, à passer de la tranquillité insulaire des îles du sud du Japon, aux grandes mégalopoles chinoises qui grouillent de monde comme dans des fourmilières, à traverser les immenses étendues de l’empire du milieu, ses rizières enneigées du centre ou toutes vertes du sud, les haut sommets du toît du monde, ou le désert de l’Ouest indien…
Tout en pensant à ces 10 mois écoulés, il se réveillait tout doucement sur son lit d’hôpital en se demandant un peu comment il avait fait pour en arriver là.
L’arrêt forcé
La veille, il était allé voir le médecin pour vérifier ce qu’il avait, car il ne dormait quasiment plus depuis une semaine, avec mal au crâne et mal au ventre, des nausées et sans réel appétit mais tout en continuant les entrainements, matin et soir.
Les analyses ont diagnostiqué une hépatite. Pourtant il était vacciné. Il ne saura jamais quel type d’hépatite c’était.
Oh, il sentait bien qu’il fallait qu’il se pose.
Il sentait bien que ces 10 mois l’avaient fatigué et qu’avant de reprendre un entrainement sportif intense, il lui fallait un peu de repos. Mais d’un autre côté, il était si bien lancé, il ne voulait pas s’arrêter, et il trouverait bien le temps de se reposer le midi et la nuit.
Son corps a décidé pour lui: il a lâché et l’a forcé à se poser.
Une hépatite… le foie. L’organe qui au niveau somato-émotionnel est lié aux colères et rancœurs non exprimées. Et c’est lui qui a lâché. Y en avait-il tant que ça?
Bref, après seulement une semaine d’entrainement, il se retrouvait là, tout seul, cloué sur un lit d’hôpital pour au moins une semaine, dans une petite ville du sud de l’Inde. Le médecin lui a fortement conseillé au moins 15 jours de repos complet avant de reprendre toute activité sportive…
La pause
En même temps, à sa sortie de l’hôpital, il ne se sentait pas encore vraiment en forme. Mais 15 jours de repos, sans rien faire…
C’est vrai que, là où il était, il n’y avait rien à faire donc ça pouvait être un bon moyen de se reposer, mais quand même, ça risquait d’être long. Et d’un autre côté, reprendre la route à vadrouiller pendant 2 semaines, il ne le sentait pas non plus.
Il se décide toutefois à quitter la ville et à se trouver un endroit un peu plus calme pour y passer ces 2 semaines.
Le soir, après une journée de bus, il se trouve un hôtel, pour y passer la nuit et envisager un lieu plus tranquille pour se poser par la suite.
Le lendemain matin, en se promenant, il voit l’affiche d’un centre de yoga en ville. Il y est aussi écrit que le prof l’enseigne à l’hôpital et aide des patients à guérir avec la pratique du yoga.
Intrigué, il décide d’aller y faire un tour pour voir de quoi il en retourne.
Le « centre » était en fait un ancien appartement réaménagé, au premier étage d’un immeuble dont l’extérieur commençait à partir en miettes.
Le prof, la quarantaine bien tassée l’accueille et lui explique sa vision du yoga. Il lui parle des différents aspects qui s’imbriquent les uns dans les autres pour ne former qu’un tout, et il regrette que beaucoup d’écoles n’en enseignent qu’une partie réduite, extérieure: les postures (asanas).
Il lui parle bien sûr des postures, mais aussi des exercices de méditation, de travail sur la respiration, des techniques de « lavement » du corps, qui influent aussi sur l’esprit, de l’importance de s’observer et d’être conscient de ses mouvements, pensées, etc…
La guérison
Le lendemain, il se décide d’aller faire un « cours d’essai » et voir ce qu’il en est. Après tout, il se dit que vu son état, si ça ne lui fait pas de bien, de toutes façons ça ne lui fera pas de mal.
Le « cours d’essai » se répète l’après-midi, puis le lendemain, le surlendemain, et finalement, il va y retourner 2h tous les matins et les après-midis pendant 10 jours.
Et les journées s’égrainent, rythmées mais tranquilles presque comme un rituel, entre les échauffements doux, les postures, les exercices de respiration, les lavements, la méditation et les discussions avec le prof…
Etonnamment, il sent petit à petit son corps qui reprend des forces, de la vigueur, de l’appétit, du sommeil.
Au bout des 10 jours, il décide quand même de reprendre la route histoire de passer quelque temps au vert à la campagne avant de rentrer, car finalement, il aura passé tout son temps en ville…
Une fois rentré à Calicut, il doit refaire un examen de suivi pour voir l’évolution de la formule sanguine et principalement les SGOT et SGPT
Les enzymes SGOT et SGPT présentes dans le foie (entre autre) témoignent d’une lésion céllulaire lorsqu’il y a une augmentation anormale. Elles étaient montées pour lui, autour de 4000 et 5000 UI/litre lors de son hospitalisation – la normale étant entre 10 et 40 UI/l environ… (UI = Unité Internationale)
Le médecin le convoque alors avec les résultats des analyses, et lui dit qu’il n’en revient pas, que c’est la première fois qu’il voit ça:
Après seulement 2 semaines, elles n’étaient plus qu’à 100 UI/l environ, alors qu’en général c’est au bout de quelques mois seulement qu’on arrive à ce genre de valeurs.
Il avait du mal à y croire et a demandé à refaire une autre analyse, qui a elle aussi montré des résultats similaires.
La guérison n’était pas totale: le taux était encore un peu élevé, mais rien à voir avec seulement 15 jours auparavant.
Deux semaines de repos dont 10 jours de yoga « intensif » auront permis d’arriver à une guérison équivalente à plusieurs mois sans.
Qui a dit que le yoga ne servait à rien?
🙂
hannah@technique Tipi
3 novembre 2012 @ 22:47
Bonsoir Philippe,
C’est une belle histoire.
Parfois la vie a des façons bien à elles
de nous apprendre une leçon.
Heureux ceux qui écoutent son message!
Philippe
4 novembre 2012 @ 10:54
Bonjour Hannah,
En effet, elle a des façons bien à elle ne nous montrer des choses.
Heureux ceux qui l’écoute et agissent en conséquence derrière.
🙂
La Croisée: Ils ont réussi à ne pas remettre au lendemain la rédaction de leur article! | Forme Sante Ideale
21 novembre 2012 @ 22:45
[…] La pause s’impose […]
zenie
22 novembre 2012 @ 09:09
Merci Philippe pour cette histoire, la vie sait mieux que nous ce dont nous avons besoin, elle me l’a montré à plusieurs reprises, donc maintenant j’avance en harmonie avec elle et quoi qu’il arrive, je sais que c’est pour mon bien !
zenie
Philippe
22 novembre 2012 @ 12:04
🙂
VERONIQUE
14 décembre 2012 @ 09:19
Cette histoire réjouit mon cœur , d’autant plus que j’en ai vécu une similaire : j’ ai eu du diabète de détecté avant l’été . Entre temps une amie à moi m’a fait découvrir le yoga kundalini , cet été j’ai pratiqué tous les jours .
A la prise de sang de contrôle deux mois après , je n’avais plus de diabète .
Le médecin à bien sur dit que c’était une erreur du laboratoire!!!
Bonne journée
véronique
Philippe
16 décembre 2012 @ 17:34
Erreur de laboratoire… l’erreur est humaine 😉
Merci Véronique pour ce témoignage, qui montre encore que, même si la médecine occidentale apporte beaucoup de choses, elle n’a pas réponse à tout.
Sinon, pour nos lecteurs, serait-il possible d’en dire deux mots sur ce qu’est le yoga kundalini ?
🙂
Nadia
14 décembre 2012 @ 10:16
Bonjour Philippe,
une belle histoire comme on aime en entendre parce qu’elle nous rappelle qu’il faut écouter son corps et que celui-ci a des capacités incroyables de guérison quand on lui en laisse l’occasion.
Nadia
Philippe
16 décembre 2012 @ 17:35
Bonsoir Nadia,
J’aime beaucoup les derniers mots de ta phrase: « quand on lui laisse l’occasion ».
C’est tellement vrai.
🙂
Arieli
17 décembre 2012 @ 09:41
Bonjour Philippe,
Bien bel article sur le cheminement de soi et sur la connaissance en général. Oui, le surentrainement guette les les candidats à la recherche d’eux-mêmes.
La volonté n’est pas à confondre avec le désir. Briller pour soi-même est une démarche intéressante et oh combien passionnante, mais elle doit être conduite de manière raisonnée.
La recherche de puissance et d’efficacité caractérise nos sociétés occidentales, habituées par le soucis d’excellence et de recherche de plaisirs à outrance.
Je connais bien les habitudes et les comportements des asiatiques. La recherche de la puissance passe obligatoirement par une apprentissage des sensations internes et des réponses du corps.
Celui-ci a une mémoire et bien malheureux celui qui dépasse « par la volonté seule » ses capacités de régénération .
Le principal problème de l’homme en général, c’est qu’il va chercher à l’extérieur ce qu’il a déjà à l’intérieur.
Je pense que c’est ce qui est arrivé à ton ami et « le choc » qu’il a vécu lui a permis de se reconnecter à sa nature profonde, à sa nature divine.
Je vois là un miracle de plus, quand on devient centré « Tête, cœur, corps »…
Bien à toi
Rafael Arieli
Julien Psychologie
7 octobre 2013 @ 19:56
Est-ce une histoire vrai ou un conte destiné à rappeler de grands principes ? Quoi qu’il en soit, cette histoire montre à quel point le mental peut jouer un rôle important sur la santé. Je ne sais pas si le Yoga peut tout guérir, mais il aide à obtenir une meilleure santé générale, c’est sur !
Philippe
8 octobre 2013 @ 16:38
Bonjour Julien,
Cette histoire est bien vraie. Je n’ai pas donné de nom par discretion pour la personne concernée, mais elle est réelle.
Il est clair que le mental peut jouer un rôle énorme dans la santé, et que si on n’écoute pas cette petite voix qui nous dit de nous poser quand on le sent (par exemple), le corps peut s’en charger de façon assez brutale. 🙂
Maintenant, je ne pense pas non plus que le yoga peut tout guérir, et j’espère que l’article n’a pas été compris comme ça. 🙂
C’est une approche qui joue sur plusieurs niveaux en même temps (mental, émotion, corps) donc il ne peut qu’aider à obtenir une meilleure santé générale, c’est sûr.
Eric
26 avril 2014 @ 17:20
Bonjour Philippe,
Elle est tellement bien ton histoire qu’on pourrait en faire un film ! Je vois bien le vieux maitre de yoga enseigner directement l’essence de cette pratique à son nouveau disciple, ce qui lui permet d’obtenir rapidement des résultats extraordinaires !!! Et pourtant c’est du foie dont il s’agit, un organe qui est quand même plutôt long à se régénérer !!! Comme quoi le pouvoir de l’énergie, oh pardon du prana, dépasse largement notre vision étriquée des choses !
Merci pour cette merveilleuse histoire. J’ai hâte de découvrir tes autres articles…
Eric
Philippe
29 avril 2014 @ 11:53
Bonjour Eric,
Merci pour ton commentaire. C’est vrai que le prana (qu’on pourrait traduire par « énergie » et « souffle » en même temps, un truc comme ça) a une sacré influence sur nous. C’est dommage qu’on n’y fasse pas plus attention en général, et qu’on n’apprenne pas non plus à le contrôler ou le diriger pour un mieux être.
Pour le film, j’y réfléchirai, après tout pourquoi pas… 😉
Eveline Aubry
5 septembre 2014 @ 12:43
Une histoire incroyable en effet, mais la vie nous réserve toujours des surprises au moment où on s’y attend le moins. J’espère que cette personne est en excellent état maintenant !
Philippe
5 septembre 2014 @ 22:44
Bonsoir Eveline,
Elle va pour le mieux, merci pour elle. 🙂
La vie nous réserve en effet parfois des surprises, surtout quand on ne l’écoute pas…