Mai 26 2015
Vivre ses rêves ou rêver sa vie ?
Il est facile de vivre les yeux fermés en interprétant de travers ce que l’on voit (John Lennon)
Le rêve
Depuis que nous sommes arrivés sur terre (d’aucuns diront peut-être même avant), nous rêvons. Eveillés ou endormis nous rêvons. La différence est que quand nous sommes éveillés, le cadre de référence matériel nous fait percevoir les choses de façon linéaire. Quand nous dormons, nous n’avons plus ce cadre, et alors le rêve a tendance à changer en permanence.
Nous naissons avec la capacité d’apprendre comment rêver, et les personnes qui nous précèdent nous apprennent à le faire de la façon dont « rêve » la société. Ce rêve de la planète est fait de nombreuses règles qui captent notre attention et qui nous sont transmises dans notre esprit à travers nos parents, notre éducation, l’école, la religion…
L’attention c’est la capacité à sélectionner l’information et à se concentrer sur ce que l’on veut percevoir. Les adultes qui nous entouraient quand nous étions enfant ont capté notre attention et introduits, par la répétition, des informations dans nos esprits encore tous frais et malléables. C’est comme ça que nous avons appris ce que nous savons.
De cette façon, nous avons assimilé toute une réalité, un rêve qui nous a été transmis, sur ce qui était bon ou pas pour nous, sur ce qu’on devait faire ou pas, sur le bien le mal, le laid le beau, le vrai le faux, etc… On a aussi appris à capter l’attention des autres, et ce besoin d’attention qui continue à l’âge adulte, peut devenir très compétitif.
Les accords
Ce rêve de la planète capte notre attention et nous enseigne ce que l’on doit croire, à commencer par notre langage : un code de compréhension et de communication entre les humains. Chaque mot représente un terme sur lequel on s’est mis d’accord. Et l’ensemble forme un code sur lequel on s’est mis d’accord. Quand on connait ce code, l’attention est captée et il y a « transfert d’énergie » entre les personnes. Nous n’avons pas choisi notre langage, nos valeurs morales, notre religion. Tout ça était déjà là avant notre naissance. Mais nous avons donné notre accord à ce qui nous était transmis concernant ce « rêve » collectif. Etre d’accord avec ce qu’on nous transmet nous permet de le retenir. Et nous y croyons.
Enfant, nous croyons ce que nous disent les adultes, nous sommes d’accord avec eux, et notre foi est si forte qu’elle contrôle tout le rêve de notre vie. On peut toutefois essayer de se rebeller contre ces croyances, mais elles sont tellement profondes et ancrées, et elles régissent tellement notre vie, que nous ne sommes en général pas assez fort pour réussir cette rebellion. Il en résulte une soumission à ces croyances, avec notre accord.
La domestication
En fait, on pourrait l’assimiler à un processus de domestication, de la même façon qu’on domestique un animal, même si l’information qui nous est transmise est plus complexe que ce qui est transmis à un animal : on nous apprend comment vivre, les comportements acceptables, comment être des « bons » humains. On nous apprend des concepts, on nous apprend à juger, nous et les autres. Les enfants sont donc domestiqués pour intégrer ce « rêve » collectif, ce rêve de la planète. L’enfant est puni s’il ne fait pas comme il faut ou récompensé s’il fait ce qui lui est demandé. Et à force, par la répétition, pour ne pas être puni, et être récompensé ( = avoir l’attention requise) nous nous sommes petit à petit mis à prétendre être qui nous n’étions pas forcément, juste pour faire plaisir aux autres, pour paraître assez bien à leurs yeux. Nous avons commencé à jouer des rôles, par peur d’être rejeté. Et notre façon d’interagir est devenue, au bout du compte, comme une copie des croyances de nos parents, de la société, de la religion, etc…
Nos tendances naturelles se sont perdues au court de ce processus de domestication. Et cette domestication est si forte, qu’arrivé à un point de notre vie, nous n’avons plus besoin de personne pour nous domestiquer. Nous sommes si bien dressés que nous devenons notre propre dresseur. Nous sommes devenus des animaux auto-domestiqués. Ces croyances deviennent comme un livre de la Loi qui dirige notre esprit, et tout ce qui s’y trouve est notre vérité, sans aucun doute, même s’ils vont à l’encontre de notre nature intérieure. Un par un, tous les accords que nous concluons s’ajoutent à cette table de la Loi et dirigent notre vie.
Tout ceci découle d’un système de croyances auquel nous n’avons jamais choisi de croire. Elles sont d’ailleurs si fortes, que même si plus tard on découvre de nouveaux concepts et qu’on essaie de prendre nos propres décisions, on réalise qu’elles contrôlent toujours notre vie.
Et puisque tout ce qu’il y a dans ce livre doit être vrai, la moindre chose qui remet en question nos croyances provoque un sentiment de mal être, comme de l’insécurité. Donc même si ce livre de la Loi est faux, il est rassurant et nous donne un sentiment de sécurité.
Retrouver la liberté
C’est pour ça qu’il est si difficile de remettre en questions ses propres croyances, parce-que même si on ne les a pas choisies, on leur a toutefois donné notre accord. Cet accord est si fort que même si on comprend que ces croyances ne sont pas vraies, on ne peut s’empêcher de subir la critique, la culpabilité ou la honte dès qu’on enfreint ces règles.
Et des accords, on en a conclu des milliers au cours de notre vie, avec soi-même, les autres, le rêve de notre vie, la société, nos parents, nos enfants, nos conjoints, etc… Mais les plus importants sont ceux qu’on a passé avec soi-même. Ce sont ces accords là qui nous disent ce que nous ressentons, ce que nous croyons, comment nous comporter, ce qu’on veut (croit ?) être. Ce sont ces accords qui décident de nos règles d’interactions avec le monde qui nous entoure, qu’on rassemble dans ce qu’on appelle la personnalité : « ce que je crois, ce que je peux faire ou non, ce qui est la réalité ou l’imaginaire, ce qui est possible ou impossible »
S’il n’y avait qu’un seul accord, ça ne poserait que très peu de problème, mais il y en tellement qui nous font souffrir et échouer dans la vie. Pour connaître une existence faite de joie et de plénitude, il faudrait avoir le courage de rompre les accords basés sur la peur et revendiquer notre pouvoir personnel pour nous aider à conserver notre énergie et même à en avoir plus.
Si nous sommes capables de voir que nos accords dirigent notre existence, et si nous n’aimons pas le rêve dans lequel nous vivons, alors il nous faut changer ces accords.
Parmi tous ces accords à changer, il en existe 4 en particulier, qui peuvent nous aider à rompre les autres issus de la peur et qui nous vident de notre énergie. Ces accords ont été rassemblés sous le nom des « 4 accords Toltèques« .
Je vous propose de les revisiter ensemble dans les articles qui vont suivre.
france
23 février 2017 @ 14:14
Excellente réflexion sur la liberté. Je suis tout à fait d’accord avec vous lorsque vous dites que notre façon d’interagir est devenue une sorte de copie des croyances de nos parents, de la société, de la religion. Le travail de libération ou de déprogrammation peut être long mais si bénéfique !
Merci pour votre blog, un lieu de qualité sur internet pour enfin penser.
Philippe Chevaux
3 mars 2017 @ 04:06
Bonjour France,
Merci pour votre commentaire (sur l’article et sur le blog) 🙂
Le travail de déprogrammation peut en effet être long, mais avant tout faut-il déjà en avoir conscience, et ensuite envie…
Après, à chacun de trouver son chemin, les outils, les guides… qui nous correspondent.
Pour votre info, si vous voulez vous le procurer, cet article et ceux qui suivent concernant les accords Toltèques sont tirés du livre de Don Miguel Ruiz sur les Accords Toltèques.