Mai 13 2013
Pour apprendre à bien vivre, apprenez à bien mourir
La mort est là, et elle fait partie de la vie.
La vie ne peut pas exister sans elle, de même que le jour sans la nuit ou le côté pile sans le côté face. Les deux sont liés comme les deux faces d’une même pièce, et chacun donne sa raison d’être à l’autre.
D’ailleurs, dans d’autres sociétés, quand une mort survient dans la famille, on fait une grande fête, pour accompagner le défunt et célébrer la vie qui reste.
Le but proposé pour cet événement était de sortir de cette approche traditionnellement négative de ce qu’est la mort et sa venue, et de poser un autre regard dessus, qui permettrait de l’aborder plus sereinement et donc, n’en ayant plus peur, de vivre mieux.
Quand j’ai proposé ce thème sur cette échéance de la mort, je ne savais pas trop à quoi m’attendre comme retour, car c’est un sujet qui n’est que très rarement, voire jamais abordé dans les sujets de discussion courants.
J’ai été agréablement surpris par la profondeur de réflexion des participants. Avec de telles façons de penser, c’est à se demander comment nous pouvons encore craindre la mort…
On y trouve des témoignages personnels et des expériences vécues. On y parle de deuil, d’ego, de ressources, de couleurs, de samouraïs, d’éphémère, de priorité, de paroles, de temps, de fusion, d’oser, de lâcher prise, d’observateur, de symbole, d’illusion, etc…
Ici, les oppositions n’ont plus l’air d’exister. Les contrastes habituels entre les contraires vie/mort, bien/mal semblent disparaitre. L’acceptation est une notion qui ressort souvent, soit directement, soit en filigrane.
Le monde, l’existence dans laquelle nous vivons, prend une autre teinte. Ce que nous percevons comme la réalité, ne semble plus être aussi réelle. Les frontières entre la vie et la mort s’estompent, et en même temps, tout reste bien réel.
Je n’en dis pas plus, et vous laisse découvrir par vous-même:
1. L’ombre de la mort…et le pouvoir de la parole ! par Elisabeth Boullot
Ou comment une simple parole peut aider la vie à reprendre le dessus, à se transformer et à s’éloigner des modèles de pensées fatalistes.
2. Quelques petites leçons de la mort et du caractère précieux de la vie par Jonathan Rigottier
Affiner ses priorités, et ralentir le rythme pour éviter les contraintes inutiles.
3. Mille morts, une vie par Marie-Noëlle
Parler de la mort, c’est parler de la vie. On est tous équipés pour traverser nos deuils, qui se succèdent tout au long de la vie.
4. C’est un beau jour pour mourir par Didier Thiellet
Laisser venir et passer nos manifestations intérieures, pour rester dans le mouvement de la vie. Oser être et prendre le temps de goûter à la vie. Questionnement sur ce qui existe et ce qui meurt.
5. Pourquoi est-ce si difficile d’envisager la mort ? par Marjorie
L’éphémère donne la valeur à la vie. Avoir conscience que notre vie est limitée, favorise le progrès et la transformation.
6. Un bon super héros du quotidien est un super héros du quotidien mort par Mikael Plasse
Etre psychologiquement prêt à une mort inévitable pour mieux profiter de chaque instant de la vie, en se considérant déjà mort, comme le faisaient les samouraïs.
7. Mourir à soi-même, la belle affaire…nouvelle leçon sur la signification des couleurs par Hannah
La voie royale pour changer : mourir à la partie de nous qui veut maintenir la situation telle qu’elle est, afin de pouvoir aller de l’avant.
Découvrir l’observateur en soi qui est, simplement.
8. Unis à la vie à la mort par Valérie
La mort en 7 questions : l’image, l’inconnu, le passage, la dualité, la fin, le manque et l’après.
9. Qu’est ce qui a peur de la mort ? par Arnaud
Voyage guidé au sein de la nature non-née de l’ego.
10. Les amants de l’impossible par Philippe Chevaux
Bien enterrer ses morts pour plus de liberté dans sa vie.
Fusionner les opposés en nous pour vivre plus pleinement.
Melissa Boily
13 mai 2013 @ 16:40
Merci pour tout ce beau partage,
Il est important de parler de la mort puisqu’elle vit en nous d’une certaine façon. Personnellement, quand je regarde autour de moi c’est le déni …. Les gens portent un voile et lorsqu’il y a une mort on peu sentir la peur. Plus on vieilli plus nous sommes confronté qu’on le veuille ou non. Nous devons tout simplement prendre connaissance, se renseigner et se familiariser. L’inconnu fait peur c’est normal 😉
Philippe
15 mai 2013 @ 10:36
Bonjour Mélissa,
Merci pour ton commentaire.
C’est vrai que la mort c’est l’inconnu, et comme tu le dis bien, l’inconnu ça fait peur.
Et comme en général on évite ce qui nous fait peur, on évite de parler de la mort, c’est le déni, même si tout le monde sait qu’elle nous rattrapera un jour.
C’est vrai que c’est assez dur de savoir ce qu’il y a de l’autre côté du rideau et de revenir pour en parler. D’ailleurs il n’y en a pas beaucoup qui l’ont fait… 😉
Je me dis que plus on en parle, de façon saine, plus on se familiarise à l’idée, et moins on la craint, donc mieux on la vit.
Au passage j’aime bien quand tu dis que « la mort vit en nous ». C’est joli. Et c’est vrai aussi. 🙂
Jeff
22 mai 2013 @ 15:31
Ces textes sont magnifiquement écrits et très profonds. Il est vrai que comme toute chose, quand on l’accepte, ici la mort, on ne peut que se porter mieux et se sentir plus serein. C’est vrai que dans certaines sociétés, la mort n’est pas une fin, nous nous restons trop recroquevillés sur nous-même et ce n’est pas une bonne solution.
Philippe
23 mai 2013 @ 12:33
Merci Jeff pour le commentaire,
Je trouve aussi qu’on est un peu trop centré sur nous-même et sur ce qu’on a. Et comme la mort nous oblige à nous séparer de ce qu’on a, donc la mort n’est pas bien…
Cette façon de voir ne nous aide pas vraiment à vivre plus sereinement.