Entre penser et agir: ne rien faire…

Cet article prend part à l’édition mensuelle de la croisée des blogs du mois de septembre.

Ce mois-ci elle est organisée par Mathieu du blog Penser et Agir.

 

 

Le thème de cette édition est :

Penser et Agir, à quel moment devez-vous passer à l’action?

 

Penser et agir…

Presque 2 mondes différents, qui souvent ont été mis en contradiction, voire même en opposition. Un peu comme si l’un était l’ennemi de l’autre.

En même temps, vu la culture dans laquelle nous sommes baignés depuis des siècles, la surprise n’est pas si énorme (voir l’article Le grand tabou de l’occident…), car la pensée est l’aboutissement de notre cerveau rationnel gauche bien aimé, et l’action, elle, est matérialisée par le corps…

La question posée est: A quel moment devons-nous « commencer » à agir? Donc sous-entendu, quand devons-nous « arrêter » ou au moins « diminuer » la pensée.

Ce que je trouve intéressant dans le sujet posé cette façon est que d’entrée de jeu, les deux aspects sont mis en opposition. Et c’est complètement normal, c’est ce qu’on a toujours fait et ce qu’on fait encore naturellement.

 

Opposés ou complémentaires?

Penser, puis agir.

Ca fait un peu froid non? Un peu abrupte vous ne trouvez pas?

Il ne manquerait pas quelque chose entre les deux, quelque chose qui fait le lien, qui adoucit un peu le passage de la pensée à l’action?

Une sorte d’élément de transition qui permettrait de mettre l’énergie en mouvement, de faire en sorte que la pensée se « matérialise » en action.

 

Cet élément a lui aussi longtemps été dénigré et refoulé dans notre culture occidentale:

Si on symbolise le mot « énergie » par sa première lettre « E » (comme on le fait en sciences), et qu’au lieu de mouvement on parle de « motion », qu’est-ce qu’on obtient?

E-motion.

Et oui…

Etonnant n’est-ce pas?

Ce qui permet de déclencher le mouvement, le moteur de l’action, c’est l’émotion.

Sans émotion, pas d’action, (voir l’article A quoi nous servent les émotions?).

Mais je vois d’ici mes détracteurs bienheureux qui se lèvent brandissant leurs oppositions en objectant:

« Oui mais…

Moi je ne suis pas quelqu’un de très émotionnel, je ne ressens pas forcément beaucoup d’émotions, et pourtant, je fais des choses, je passe à l’action. »

Et ils ont raison.

Ceci étant, ils ne doivent pas oublier que, ne pas ressentir ses émotions et ne pas en avoir sont deux choses très différentes. Ce n’est pas parce qu’ils ne les ressentent pas, qu’ils n’en ont pas.

Ces émotions peuvent être très primaires, très enfouies, par exemple:

      • La motivation : émotion qui permet de passer à l’action.
      • La colère, la hargne, la rage, peuvent aussi être de très bon moteurs.
      • Le besoin de reconnaissance peut aussi nous pousser à agir.
      • La peur aussi, dans certaines circonstances.
      • Etc…

D’ailleurs il n’est pas rare que ces émotions ne soient pas vécues consciemment.

 

Comment ça fonctionne?

On vient de voir que l’émotion est une énergie qui nous permet de passer à l’action. Elle peut donc aussi être vue comme un signal que le cerveau nous envoie pour nous adapter à notre environnement.

Quand il reçoit un stimulus (par un des 6 sens), le cerveau va s’en faire une image. Cette image va déclencher une émotion qui va engendrer une mise en action.

 

Et c’est pour tout le monde pareil.

 

Le processus est en général très rapide, mais suivant les personnes, certaines vont se focaliser plus sur les images et ce qu’ils pensent, d’autres sur les émotions ou le ressenti, et d’autres encore, sur le comportement.

Ca, c’est quand tout va bien.

 

Ce qui peut arriver, c’est que l’on reste bloqué sur une des trois étapes, et c’est là où ça commence à patauger.

Dans ces cas-là, on peut se retrouver avec des gens qui vont:

    • Agir pour agir, sans suffisamment réfléchir, et en final vont rarement avoir le résultat escompté.
    • Se perdre dans leurs pensées et leurs réflexions et vont tarder à agir, voire ne jamais passer à l’action.
    • Etre en permanence dans leurs émotions, en perdant toute rationalité et peuvent ne rien faire ou faire mais de façon irréfléchie et donc sans aboutissement.

Ces exemples sont volontairement extrêmes, mais malgré tout ils existent, et je pense que certain(e)s se reconnaitront probablement, en partie, dans un ou plusieurs de ces trois exemples… 😉

 

Alors, à quel moment passer à l’action?

Honnêtement, je ne sais pas…

Je ne pense pas qu’il existe de méthode magique absolue qui fonctionne pour tout le monde. On est chacun différents, et on a chacun nos raisons qui font qu’on a plus ou moins de facilité à passer à l’action.

En plus, suivant l’enjeu, le processus de mise en mouvement ne va pas être le même.

Entre se décider pour aller acheter du pain et quitter son boulot en déménageant pour repartir à zéro dans un autre pays, les enjeux ne sont pas les mêmes et donc la partie réflexion pour y arriver ne va pas être la même non plus.

 

Maintenant, d’une façon générale il peut y avoir plusieurs techniques, comme par exemple:

    • Peser les pour et les contres, voir les conséquences (Qu’est-ce que je gagne à le faire, qu’est-ce que j’y perds).
    • Se donner un niveau d’exigence suffisamment atteignable (j’ai le droit à l’erreur, j’accepte de me tromper jusqu’à un certain pourcentage).
    • Avancer par étapes, dans la préparation et dans la réalisation.
    • Voir l’utilité de l’action (Est-ce que c’est vraiment nécessaire de le faire, et maintenant? Si je le fais ou pas, quelles sont les conséquences?).

 

J’ai un ami qui lui, a plutôt tendance à foncer sans trop se poser de questions: « Je le sens, j’y vais, je ne me pose pas tant de questions, et au moins j’avance… »

C’est aussi une stratégie.

Maintenant, s’il n’y a pas de réflexion ou de prise de recul avant ou pendant l’action, cela peut parfois prendre beaucoup plus de temps que nécessaire pour arriver au même résultat, ou pire, à un moindre résultat.

De mon côté, c’est plutôt l’inverse, j’aurais naturellement une tendance à trop réfléchir, à me poser trop de questions.

 

Alors comment je fais pour avancer?

En plus des exemples ci-dessus je pourrais rajouter:

  • Je me laisse du temps pour décanter avant de me lancer (suivant l’ampleur et l’enjeu de l’action)
  • Je découpe l’objectif en plusieurs étapes
  • Je vois ce que j’ai déjà accompli

Ca c’est pour la partie avant le passage à l’action.

 

Entre penser et agir…

Maintenant, comme je le disais plus haut, entre la réflexion et l’action, il existe un troisième élément qui va pouvoir mettre l’énergie de la pensée en mouvement: l’émotion

Ce qui va donc être très important pour moi, après avoir réfléchit un minimum, c’est ce que je ressens, l’émotion que ça me fait.

 

Plusieurs fois, j’ai réalisé des « gros » projets personnels (déménager, quitter mon travail, tout plaquer et voyager, etc…).

J’y ai réfléchit avant, j’ai laissé décanter, j’ai fait en sorte que les conséquences me soient acceptables, mais pour la décision du passage à l’action, le top du départ, là c’était du ressenti.

Pourquoi à ce moment-là? Pourquoi pas plus tôt ou plus tard? Je ne sais pas, je sentais simplement que c’était le moment.

 

Et c’est là, à mon sens, la clé du succès dans le passage à l’action: prendre conscience de ce que ça nous fait en terme de ressenti et d’émotion.

Et autant que possible le prendre en considération, car si l’on fait quelque chose que l’on ne « sent » pas, cela nous sera beaucoup plus difficile de le réaliser, et on aura plus de chance de ne pas le mener au bout.

 

Donc entre penser et agir, ce que je proposerais serait vraiment de ne rien faire

 

mais de ressentir

🙂