Etes-vous sûr de savoir ce qu’est la personnalité? -2

Cet article fait suite à la première partie concernant la personnalité: Etes-vous sûr de savoir ce qu’est la personnalité? -1

Dans cette première partie nous avons vu que:

  • Les concepts de personnalité sont très liés aux théoriciens qui les ont élaborés.
  • Nous ne sommes pas notre personnalité (la personnalité et l’être sont différents)
  • La personnalité est un moyen d’interagir avec le monde et en même temps un filtre qui nous limite notre vision du monde.


La conscience

La conscience est un sous-produit du système nerveux central.

Elle apparait dès le moment de la grossesse : bébé, encore dans le ventre de
notre mère, on va petit à petit commencer à percevoir des sons, des images, des lumières, … c’est le démarrage du système cognitif.

Pendant cette période, et jusqu’à la naissance il semblerait qu’on soit dans un état de conscience particulier : un état où on a le sentiment d’être en même temps connecté, en harmonie avec tout notre entourage, et en même temps d’être un individu unique, séparé.

C’est ce que Oscar Ichazo appelle l’Essence de l’être.

 

Dans cet état d’Essence de l’être, la distinction entre l’individu et le tout n’existe pas, les deux ne font qu’un.

 

 

Puis, d’après Ichazo, au fur et à mesure que l’enfant grandit et que la personnalité se construit, un décalage va se créer entre la perception de l’enfant et la réalité de ce qui l’entoure.

 

D’ailleurs, pour se développer normalement, le cerveau a besoin de faire des différences.

Ce sont ces différences qui vont alimenter son développement neuropsychologique et qui vont amener l’enfant, petit à petit à se couper de cette connexion de départ, de l’Essence de l’être.

 

Comment on se crée notre monde

A notre naissance on arrive dans un environnement totalement inconnu duquel dépend notre survie et sur lequel on n’a que très peu d’action directe.

Notre compréhension du monde va donc s’établir en fonction des perceptions et des expériences que l’on va vivre en tant qu’enfant, en s’appuyant principalement sur ce qu’on appelle en PNL (Programmation Neuro-Linguistique) :

    • Les omissions : La mémoire se forme en faisant des liens entre ce que l’on perçoit et ce que l’on connait. Comme l’enfant ne connait pas encore grand chose, c’est un processus qui est difficile  à mettre en place, et qui se forme avec plein de trous, d’oublis.
    • Les généralisations : A partir d’expériences et de perceptions vécues on va tirer des conclusions générales pour apprendre. Cet apprentissage est faussé car il est aussi basé sur des omissions. L’enfant va donc faire des généralisations à partir des parcelles d’informations dont il se souvient.
    • Les relations de cause à effet : Lors de l’apprentissage et de la mémorisation, on va inconsciemment créer des relations de cause à effet en ne prenant en compte que les éléments dont on se souvient. Ces liens peuvent être parfois complètement faux ou au moins très partiels, mais ce sont ces liens qui vont structurer notre vision du monde.

 

On va donc se construire une vision du monde limitée et parcellaire, concernant notre environnement ainsi que nous-même, basée sur ce qu’on a vécu durant cette période.

 

 

 

Au fil du temps, avec les moyens qu’on a, enfant, on va interpréter et déchiffrer ce qui nous entoure pour essayer tant qu’on peut, d’exister, d’avoir des marques d’amour, et ne pas se faire rejeter.

On va donc se construire une interprétation, de ce qu’il faut ou ne faut pas faire, de ce qu’on doit ou ne doit pas être, de ce qu’on doit croire ou ne pas croire pour survire, une sorte de stratégie de survie (ex: je dois être parfait pour être aimé, je suis dangereux pour les autres, si je suis faible, je meure, etc…).

Comme on n’a aucune possibilité de recul, on ne sait pas que ce qu’on est en train de se forger n’est qu’une interprétation, qu’une sorte d’illusion qui va nous permettre de nous adapter et survivre. On ne sait pas que ce ne sont que des croyances, pour nous c’est la réalité, le monde est réellement comme ça.

 

Ces croyances sont le fondement de notre système de personnalité.

 

Perceptions

Quand on était bébé, comme on l’a vu plus haut, pour évoluer et survivre, on a dû se détacher de cette connexion à l’Essence de l’être.

Pour Stephen Wolinsky il nous a donc fallu assimiler cet Essence de l’être à quelque chose de pas agréable, comme du chaos, ou du vide :

Si je reste dedans je ne peux pas évoluer, pas vivre, donc si je veux vivre je dois tout faire pour ne pas y rester : ma survie en dépend.

 

Au fur et à mesure de la construction de notre vision du monde, en perdant cette connexion de départ avec l’Essence de l’être, on va donc développer petit à petit, une angoisse à la fois de ne plus être connecté avec rien ni personne (peur d’être rejeté) et en même temps de ne plus pouvoir être individu (peur d’être absorbé).

Tout notre système de filtres, de masque, de personnalité, – nos croyances – vont avoir pour but d’éviter l’une ou les deux de ces peurs. L’une devenant plus importante pour nous, pour notre survie.

 

Les croyances – la personnalité – étant nées de notre séparation d’avec cette connexion, 
elles sont alors un peu comme un système de sécurité, un gardien très puissant qui nous empêche d’y retourner et qui, en même temps, est un moyen de remplir ce vide.

 

 

Ces croyances vont donc participer très fortement à délimiter notre champ de perceptions:

    • Tant que je peux valider mes croyances, c’est bon, je peux survivre. Je vais donc focaliser mes perceptions sur ce qui va dans le sens de mes croyances.
    • Tout ce qui ne peut pas valider mes croyances n’est pas utile à ma survie, je ne vais donc pas me focaliser dessus et ça ne fera donc pas partie de mes perceptions, de ma vision du monde.

 

Conséquence : Mes croyances vont délimiter mon champ de perceptions.

 NOS PERCEPTIONS NOUS FABRIQUENT NOTRE DECOR.

 

Et donc, puisque je peux observer mes pensées, mes émotions, mon comportement, mes croyances, ça veut dire que je suis plus qu’eux: JE SUIS PLUS QUE MA PERSONNALITE

 

La personnalité: un guide de survie

Nous voyons donc bien que la personnalité peut être considérée comme un système de survie et en même temps, une limitation de notre champ de perceptions.

Ce système de survie va nous accompagner tout au long de notre vie, et va être notre guide pour vivre sur terre.


Enfant il a été pour nous comme un tuteur qui nous a aidé à grandir, à nous lever et à faire nos premiers pas.

L’information présente dans l’univers est tellement vaste et nombreuse, qu’il est nécessaire pour nous de la filtrer si on veut pouvoir s’y retrouver un peu.

Ce sont donc ces filtres qui vont nous créer notre champ de perceptions, et en même temps le limiter.

 

Ce tuteur nous a été très utile en tant qu’enfant et nous a guidé en nous faisant voir le monde d’une certaine façon.

En grandissant on évolue, mais comme on ne sait pas que ce tuteur n’est qu’un tuteur et que l’on croit que c’est « LA » réalité, on va avoir tendance à rester accroché à ce tuteur planté en terre tout au long de notre vie, et donc à nous limiter – inconsciemment – notre champ de perceptions.

 

Et après?

Une piste d’évolution peut être d’abord, comme je le disais plus haut, de prendre conscience que ce n’est qu’un tuteur. Ensuite on peut apprendre à s’en servir comme un bâton de marche qui peut nous aider à aller plus loin, et non plus comme un piquet qui nous immobilise dans un endroit.

Je vous propose d’aborder ça dans la prochaine partie. 🙂